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La crainte de présenter une crise est plus fréquente chez les sujets dont les crises impliquent l'amygdale
C'est parti !

Saison 2 - Épisode 5

Craindre de présenter une crise peut refléter un certain type de crise, selon une étude de l'équipe nancéenne.

Lien vers le résumé en ligne: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35263805/

On vous laisse écouter !

L'étude

Il s'agit d'un travail de nos collègues de Nancy. Ils vont s'intéresser à la présence chez certains sujets, pas tous d'une anxiété anticipatoire des crises ici traduites en AAS qui, en fait, représente la crainte permanente continue de présenter une crise dans la vie quotidienne. Ils vont étudier 113 patients qui sont explorés en bilan pré chirurgical pour une épilepsie pharmaco résistante entre 2016 et 2021.

Finalement, 91 patients vont être inclus dans l'étude car des crises ont été enregistrées et parmi ces 91, 28 ont été enregistrées à l'aide d'électrodes en profondeur ou stéréo. En fait, cette population globale va être classée en deux sous populations, la première qui a répondu oui à la question : dans la vie quotidienne, avez-vous peur de présenter une crise ?

Et la seconde population a répondu non à la même question. Et ceci permet de constituer un groupe de 41 personnes et de troubles de 50 personnes. Ensuite, l'étude va s'intéresser d'essayer de trouver des corrélats cliniques, notamment de ce qui se passe pendant les crises avec l'un ou l'autre de ces deux groupes.

Résultat principal de cette étude

Alors ce qui ressort principalement, c'est que, comme on pouvait s'y attendre un peu, le groupe qui présente une crainte permanente de présenter une crise est un groupe qui a des scores plus élevés dans le niveau d'anxiété ou même dans le niveau de dépression mesuré à l'aide des échelles qui sont notamment l'ADAIE et la GAD.

Donc, cette situation montre qu'il s'agit d'une population qui est plus anxieuse, éventuellement dépressive. Les autres manifestations qui vont s'ajouter à celle-ci et qui vont peser mentalement dans le risque d'appartenir à ce groupe qui craint d'avoir une crise, sont le fait d'être une femme avec un risque relatif de 1,52. Une durée brève récente de l'épilepsie, c'est-à-dire que le plus l'épilepsie a évolué jusqu'au point où on fait la mesure, le moins il y a de risque d'avoir cette anxiété anticipatoire de crise, donc une corrélation négative.

Le score d'anxiété, le fait que le sujet va signaler, c'est ce qui est traduit ici, la présence de symptômes anxieux pendant les crises, le fait que pendant la crise il y a une expression d'une émotion négative ou que le comportement émotionnellement négatif pendant la crise, il y a un niveau de risque très élevé puisqu’il est de 4,55.

Enfin, pour le sous-groupe qui a été étudié en profondeur à l'aide d'électrodes implantées bien, on se rend compte qu'il s'agit effectivement de groupes qui sont moins importants numériquement puisqu'il y a encore 11 patients dans le groupe AS et 17 dans le groupe AAS.

En fait, il y a quand même plus fréquemment dans le groupe avec anxiété de l'implication de l'amygdale au cours des crises que dans le groupe qui n'a pas ce facteur-là.

Conclusion

Donc, les auteurs concluent d'une part que cette anxiété anticipatoire des crises est liée d'une part au caractère plus récent de l'épilepsie et d'autre part à la présence de scores plus élevés sur les échelles d'anxiété.

Deuxièmement, que c'est aussi associé avec une anxiété pendant la crise qui est plus élevée, ainsi que des manifestations objectives, c'est-à-dire mesurables par observateur, d'une détresse émotionnelle, d'émotions négatives pendant la crise. Enfin, quel que soit le niveau de conscience que l'implication de l'amygdale dans la crise est plus fréquente chez les patients qui sont anxieux vis-à-vis de la survenue d'une crise.

Au total, les auteurs concluent que l'anxiété anticipatoire des crises, pourrait être un indicateur. En tout cas d'un certain type de sémiologie, un type d'implication des réseaux émotionnels pendant les crises.

*Ce texte est une retranscription du podcast ci-dessus, il est possible que quelques erreurs de lexique, formulations, etc... se soient glissées dans le texte, référez-vous plutôt à la vidéo du podcast.

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